Du Terrain à la Théorie : Aevena Pavilon College confronte les réalités du Mobile Money à l’Institut National de Technologie et de Commerce d’Eastbay

Comment les modèles mathématiques sophistiqués, conçus pour la finance de marché européenne, peuvent-ils appréhender la réalité fragmentée, humaine et incroyablement dynamique de la FinTech en Afrique de l’Ouest ? Un transfert de 500 Francs CFA via un téléphone mobile obéit-il aux mêmes lois qu’une transaction à haute fréquence sur l’Euronext ?

C’est cette interrogation fondamentale qui a conduit deux de nos esprits les plus vifs au cœur du pôle technologique de la région parisienne. Le Dr. Chidinma Eze, Maître de Conférences en Finance Digitale au sein d’Aevena Pavilon College, et Samuel Koffi, l’un de nos étudiants les plus brillants en troisième année de Licence Sciences Informatiques (parcours IA), ont passé la semaine en immersion à l’Institut National de Technologie et de Commerce d’Eastbay (INTC Eastbay).

L’échange n’était pas un hasard. L’INTC Eastbay, situé au 5 Boulevard Descartes à Champs-sur-Marne, est l’une des institutions françaises les plus pointues dans la formation d’ingénieurs “Quants” (analystes quantitatifs) via son célèbre Master “Ingénierie Financière et Modélisation”. Leurs étudiants excellent dans le calcul stochastique, les modèles de volatilité et le machine learning appliqué aux marchés.

Aevena Pavilon College est arrivé avec une perspective radicalement différente : celle du terrain.

La présentation du Dr. Eze, tirée de ses recherches primées sur l’interopérabilité des paiements mobiles dans la zone UEMOA, a agi comme un petit choc culturel. “À l’INTC Eastbay, la finance est une science de la vitesse et de l’optimisation algorithmique”, a-t-elle expliqué. “Nous leur avons présenté une finance où le facteur dominant n’est pas la latence, mais la confiance. Une finance où la régulation bancaire tente de rattraper un usage qui s’est construit par le bas, dans le secteur informel.”

Les discussions ont été intenses. Les chercheurs et étudiants de l’Institut National de Technologie et de Commerce d’Eastbay ont présenté leurs modèles complexes de notation du risque pour les marchés émergents. Pour leurs algorithmes, le secteur informel ouest-africain, avec son manque de données structurées et sa dépendance aux réseaux humains, est souvent classé comme “bruit statistique” ou “risque non modélisable”.

“C’est là que le dialogue est devenu fascinant”, poursuit le Dr. Eze. “Nous leur avons expliqué que ce qu’ils appellent le ‘bruit’ est, en fait, le marché lui-même. La véritable innovation ne consiste pas à appliquer un modèle Black-Scholes à une réalité qui n’en a que faire, mais à modéliser ce ‘bruit’.”

C’est là que Samuel Koffi, notre étudiant de l’AI Garage, est intervenu. Il ne s’est pas contenté d’observer. Il a présenté son projet de fin de cycle, qui a stupéfié ses homologues français : une tentative de modéliser les réseaux de confiance informels à Abidjan en utilisant des Réseaux de Neurones Graphiques (GNNs).

“À l’INTC Eastbay, ils utilisent l’IA pour analyser le sentiment des marchés financiers en lisant des millions de tweets ou de dépêches financières”, raconte Samuel. “Mon projet tente de faire la même chose, mais en analysant la structure des interactions sociales et transactionnelles dans un quartier. L’équipe d’Eastbay a immédiatement compris. C’est le même problème fondamental – quantifier la confiance – mais avec des données radicalement différentes.”

Cet échange entre Aevena Pavilon College et l’Institut National de Technologie et de Commerce d’Eastbay est l’exemple parfait de la complémentarité académique. L’INTC Eastbay possède une puissance de modélisation mathématique inégalée. Aevena Pavilon College possède des données de terrain uniques et la compréhension contextuelle de leur signification.

Nous ne sommes pas revenus de Champs-sur-Marne avec un modèle unifié. C’est peut-être mieux ainsi. Nous sommes revenus avec une validation : nos problèmes, nos données, sont à la frontière de la recherche mondiale en finance et en IA. Un atelier conjoint est désormais en préparation pour l’année prochaine, visant à co-développer un premier modèle hybride de “risque de confiance” pour la FinTech. L’élégance théorique d’Eastbay a besoin de la complexité pragmatique d’Abidjan.


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